Mailys ou la joie de vivre.

Maïlys, actuellement en recherche d’emploi nous parle de sa vocation.

Maïlys, vous avez 25 ans. Vous avez ressenti, jeune, un appel de Dieu pour vous engager dans l’Opus Dei. Pouvez-vous nous en parler ?

J’ai en effet ressenti jeune, un appel à me donner entièrement à Dieu au beau milieu du monde. J’avais 18 ans quand j’ai décidé de répondre : oui ! Ma vocation est pour moi le plus beau cadeau que Dieu m‘ait fait et il n’y a pas un seul jour où je ne Le remercie pour cela. J’ai été élevée dans une famille chrétienne qui vivait vraiment la foi. Quand j’étais ado, je rêvais d’être missionnaire car je ne voulais pas garder pour moi seule ce trésor de l’Amour de Dieu. En même temps je voulais évidemment me marier, avoir des enfants, même beaucoup d’enfants !

J’ai connu l’Opus Dei, pendant mes années de lycée. L’esprit que j’ai découvert m’a éblouie : être témoin de Dieu dans toutes les ambiances du monde, découvrir Dieu derrière toutes les réalités spécialement le travail et vivre tout avec Lui, faire du bien autour de soi, sans étiquette« donné à Dieu », être à la fois très humaine et très ancrée en Dieu, moderne et fidèle à l’Eglise, et j’en passe... parce que l’esprit de l’Œuvre est très riche !

J’ai donc trouvé peu à peu les moyens pour parvenir à ce à quoi j’aspirais au fond de moi : la sainteté. Etre saint n’était plus un « pieux désir » mais un rêve réalisable ! Petit à petit, grâce à la formation que je recevais, adaptée à mon âge et à mes circonstances, j’apprenais à avoir une relation personnelle avec le Christ : à Lui parler, Lui confier mes projets, mes joies, mes peines, et surtout à L’écouter. Au fur et à mesure que s’établissait cette relation, je sentais au fond de moi une question : « Qu’est-ce que Tu veux de moi, Seigneur ? » Je voyais bien que c’était Lui seul qui pouvait me donner une réponse et ce n’était pas parce que j’aimais l’esprit de l’Œuvre que j’avais automatiquement la vocation. C’était une affaire entre Dieu et moi !

Un beau jour, Dieu m’a fait voir ce qu’Il attendait de moi : faire de ma vie un don pour Dieu et les âmes, en passant inaperçue, sans changer de place ou d’occupations. C’était justement la vocation à l’Opus Dei ! Et je sentais que Dieu prenait toute la place dans mon cœur : l’aventure de la vie commençait ! Il m’embarquait dans Son Œuvre !

Comme dirait Jean-Jacques Goldman : « rien vraiment ne change mais tout est différent » !

Dans la société actuelle, c’est un acte fort de renoncer à la vie de couple et de se mettre au service des autres ? Qu’est ce qui peut l’expliquer ?

Tout le monde peut vivre un don entier dans les circonstances qui sont les siennes, marié ou non. Mais moi, j’ai ressenti un appel à une plus grande disponibilité.

Il est clair que cela peut paraitre un peu fou à l’heure actuelle de rester célibataire uniquement par amour pour Dieu et pour être au service des autres ! Et c’est vrai, c’est une folie et même un mystère, qui me dépasse largement. C’est pourquoi je demande tous les jours la grâce de Dieu pour être fidèle à ma vocation. Je m’appuie sur ce choix que Dieu a fait de moi « Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi » et que j’ai fait de Lui « Me voici Seigneur parce que tu m’as appelée ».

Parfois on me demande « Et ton copain, il fait quoi ? », ma réponse laisse toujours mon interlocuteur un peu pensif !

Ce qui explique cela ? Un cœur amoureux de Dieu. Ma vie n’a de sens que parce que c’est une vie, remplie par Dieu.

A partir de cet appel à suivre le Christ, sans aucun mérite de ma part, j’ai eu le sentiment d’avoir « gagné le gros lot » ! Parmi mes amis ou les personnes que je fréquente, je vois souvent que les gens sont un peu perdus et ne savent pas quel sens donner à leur vie et qu’ils n’osent pas trop poser la question à Dieu ou ont peur de la réponse. J’aimerais leur dire qu’il n’y a pas que la vie de couple qui permet d’être heureux, il y a avant tout la vie avec Dieu !

J’ai envie de crier aux jeunes, ce que Benoit XVI dit doucement : « Le Christ n’enlève rien il donne tout ! »

Pensez-vous que votre famille, des amis ou votre milieu social ait pu vous influencer ? Est-ce un choix libre ?

Comme je vous l’ai dit, je viens d’une famille chrétienne. Je crois que le Bon Dieu s’est servi de ce « terreau » pour jeter dans mon cœur une semence d’amour pour Dieu. Cependant, nous sommes sept enfants, et je suis la seule à faire partie de l’Œuvre ! Nous avons été élevés dans un grand climat de liberté et de confiance et je crois d’ailleurs que ce climat favorise beaucoup la vocation. Par exemple, nous faisions la prière en famille, mais chacun venait s’il voulait.

J’ai aussi connu des personnes de l’Opus Dei très attirantes par leur joie, leur sérénité à toute épreuve, mais je n’ai jamais senti la moindre pression de leur part pour que je fasse partie de l’Œuvre. Au contraire, souvent des personnes de l’Œuvre m’ont demandé, avant des étapes de l’engagement, si je me sentais tout à fait libre.

D’ailleurs, ma réponse à Dieu n’a pas été le résultat facile d’un coup de baguette magique, mais plutôt le fruit d’un combat pour chercher la vérité et la suivre avec courage...et le Bon Dieu a gagné !

Mais, oui, la sainteté m’a attirée comme je l’ai vu vivre chez certaines personnes de mon entourage ou plus connues comme Jean-Paul II. Sa personne m’a beaucoup touchée, c’est comme s’il me disait « Ca vaut la peine !  N’aie pas peur ! ».

Au fond, si une personne m’a vraiment influencée c’est bien le Christ ! D’ailleurs, arrivée au bout de ma course, je ne devrais rendre des comptes qu’à Lui, et non à une personne de l’Œuvre !

En vivant un engagement aussi fort, vous sentez vous libre dans votre vie de tous les jours ? L’esprit de l’Opus Dei consiste-t-il à vous tracer un chemin à suivre ?

A propos de chemin, Saint Josémaria disait que l’Œuvre était comme une grande route, et qu’on pouvait y circuler en voiture, à pied, en trottinette, en rollers, mais que l’important était d’arriver au but. Cette image me parle, car on voit bien la grande liberté qui règne dans l’Opus Dei, pour suivre avant tout ce que nous dit l’Esprit Saint. L’Opus Dei m’offre les moyens d’être sainte, après c’est à moi d’aller puiser dans ces trésors, et personne ne peut le faire à ma place !

Saint Josémaria était un amoureux de la liberté et l’esprit qu’il nous a légué en est imprégné. Par exemple, il disait aussi : « Parce que j’en ai envie  est la raison la plus surnaturelle qui soit ! ». Je vous avoue que cette phrase est souvent le moteur de mes actions pour aller prier, finir un travail jusqu’au bout, me détacher d’une petite chose qui m’encombre, aller demander pardon à Dieu à travers la Confession etc.

Je trouve que ce climat encourage l’esprit d’initiative, la créativité et aussi la responsabilité par exemple, lorsque j’organise une activité ou un séjour pour les plus jeunes, je mets toutes mes énergies et idées et aussi ma responsabilité en jeu !

La formation spirituelle que je reçois m’y aide aussi. J’apprécie spécialement le petit coup de pouce que me donnent les conversations régulières que je peux avoir avec une personne de l’Oeuvre pour faire le point sur la façon dont je cherche à rencontrer le Christ dans ma vie quotidienne et à le faire connaître. Et ce qui pouvait sembler compliqué devient souvent plus clair et plus simple, les résolutions deviennent plus fermes. Après libre à moi de les tenir ! Par contre, jamais je ne reçois de conseils sur mes décisions d’ordre professionnel, sur mes engagements sociaux ou autres

Quand j’étais en 5è, mon prof de KT nous avait dit, au milieu de tout la pagaille qui régnait dans ce cours, une phrase qui je crois résume bien ce que je vis dans l’Opus Dei : « il n’y a pas d’amour sans liberté ! »