Un nouveau livre sur l'Opus Dei

Le Laurier publie "Travail ordinaire, grâce extraordinaire. Mon itinéraire spirituel dans l’Opus Dei" du théologien américain Scott Hahn.

L’auteur, connu pour son premier livre Rome sweet home , est un ancien pasteur protestant converti au catholicisme et maintenant membre de l’Opus Dei.

Ce nouvel ouvrage de Scott Hahn mêle avec talent témoignage et considérations spirituelles. Théologien et professeur, l’auteur s’efforce de rendre accessible et compréhensible le chemin qu’il a découvert dans l’Opus Dei tout en décrivant la grandeur de cette vocation.

Au fil des pages, Scott Hahn explique au lecteur pourquoi et comment il s’est senti chez lui dans l’Opus Dei depuis le début. Très vite, alors même qu’il est en train de se convertir, il rencontre des personnes de l’Œuvre et découvre que l’Opus Dei est un chemin, «  ce n’est pas une simple méthode de prière, ou une institution dans l’Église, ou une école de théologie. C’est un « chemin », et ce chemin est assez large pour s’adapter à toute personne dont les journées sont remplies de travail… ».

Ce chemin a comme fondement spirituel la filiation divine. « Si l’on en croit saint Josemaria nous devrions en faire le centre de nos vies». La filiation humaine est déjà, en soi, une merveille. Cependant, elle pâlit, en comparaison avec la naissance surnaturelle, la filiation divine, que le chrétien reçoit dans le baptême. Là, nous sommes identifiés, incorporés au Christ, rendus capables de vivre Sa vie, élevés pour prendre part à la vie du Fils éternel de Dieu dans la Sainte Trinité ».

Scott Hahn choisit à dessein de raconter un épisode de la vie du fondateur de l’Opus Dei qui, alors qu’il n’arrivait pas à prier dans la quiétude d’une église « sentit l’action du Seigneur » en lui au cours d’un déplacement dans un tramway le 16 octobre 1931. «  Alors qu’il avait été incapable de prier dans le calme du sanctuaire, soudain, dans le bruit de la rue et dans un tramway bondé, il était plongé dans la prière. Et sa prière était simplement « Père » ».

L’auteur nous fait partager ces constatations : « la plupart des membres de l’Eglise passent l’essentiel de leur temps non pas à l’église mais au travail ou à la maison. C’est là qu’ils expriment leur foi, qu’ils offrent leur témoignage de chrétiens, c’est là qu’ils vivent leur vie de chrétiens. Ce n’est pas avec une heure de présence par semaine à l’église, voire sept heures que nous forgeons notre identité de chrétien. Et de même notre « compétence religieuse » ne se limite pas au temps que nous passons en dévotions. Notre identification au Christ est permanente ; notre communion avec le Christ est aussi constante que l’état de grâce de nos âmes. Vous et moi sommes l’Eglise ; c’est notre identité et nous sommes l’Eglise non seulement lorsque nous sommes à l’église, mais toujours et partout ». Et l’auteur fait le lien avec l’Opus Dei : « ainsi, l’Opus Dei n’invente rien de nouveau mais met plutôt en valeur certains éléments du patrimoine commun de l’Eglise et des chrétiens : par exemple, le travail ordinaire et un amour passionné du monde ».

Avec une profondeur et une simplicité de style, le pasteur converti et membre depuis plus de vingt ans de l’Opus Dei explique la vocation à cette institution en partant d’une citation de saint Josemaria dans Chemin : « Soyez hommes et femmes de ce monde mais ne soyez pas mondains ». Il insiste sur la nécessité de distinguer « entre la vocation laïque et la vocation religieuse. Celle-ci est par nature un appel à quitter le monde. Les religieux, prêtres ou non, les moines, les religieuses, et les frères suivent un chemin de sainteté qui les mène à s’écarter des affaires terrestres. Ils font vœu de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Ils adoptent, à un certain degré, une attitude de renoncement au monde que la littérature spirituelle appelle contemptus mundi… Souvent les habits du religieux les distinguent du reste de l’humanité. Le laïc chrétien en revanche, est appelé à sanctifier le monde de l’intérieur. La marque distinctive des laïcs, hommes et femmes, est leur « caractère séculier », une orientation appelée parfois « sécularité » ». Sur un ton très personnel, Scott Hahn décrit ce qui lui a plu dans l’Opus Dei : « Saint Josemaria appliquait le paradigme de la vie familiale dans l’Opus Dei, et aussi dans la vie de l’Eglise. C’est une autre qualité qui m’a rendu l’Opus Dei si attirant, pour moi, nouveau catholique. Les membres ne divisaient pas l’Eglise en gauche et droite, en libérale et conservatrice, en traditionaliste et progressiste ou autres divisions du même genre. Ils voyaient l’Eglise comme une famille dont l’unité essentielle dépassait toutes les différences d’opinions, de goûts et de préférences. Les membres de l’Opus Dei me semblaient trouver facile de « penser avec l’Eglise » parce qu’ils pensaient l’Eglise comme une famille, plutôt qu’une institution et encore moins une idéologie. … Ce que les fidèles de l’Opus Dei avaient, ils voulaient le partager. C’était la vérité éternelle du Christianisme. La vie que préconise Saint Josemaria est une vie qui unit le divin et l’humain, le théorique et le pratique, le professionnel et le familial. C’est une vie totalement orientée vers le Ciel, qui déjà commence ici-bas, en un certain sens ».

Scott Hahn explique aussi comment sa vie est devenue plus facile grâce au plan de vie, ces moments de prière que s’efforcent de vivre les fidèles de l’Opus Dei dans leur vie de tous les jours. «  Le respect d’un plan requiert des efforts dans sa mise en œuvre mais par la suite, il rend la vie plus facile. Maintenant, je n’imagine pas ma vie, comme mari, père ou professeur, sans les repères journaliers de mon plan de vie. … Certains de mes amis contestent cette approche. Ils pensent que la prière, comme l’amour, doit être spontanée. Ils rejettent un plan de vie qu’ils considèrent comme »une check liste spirituelle ». je suis d’accord sur le fait que prier de façon spontanée est magnifique, mais il faut admettre que faire qu’un sentiment d’amour dure toute une vie demande que certains rites soient respectés. Mon épouse Kimberley ne se fatigue jamais de m’entendre lui dire « je t’aime » ou « tu es belle », même si je lui répète ces phrases plusieurs fois par semaine. Elle ne me reprochera jamais de célébrer notre anniversaire de mariage à la bonne date…. En amour comme en poésie, le respect de certaines règles facilite d’autant plus la spontanéité et la rend d’autant plus émouvante ».

Le dernier chapitre, Parle lui d’amour , du livre est magnifique et très personnel. L’auteur y raconte comment face aux difficultés que sa conversion a suscitées dans son couple, ses amis de l’Opus Dei lui ont conseillé, à sa grande surprise de parler à son épouse d’amour et non de théologie. « le conseil « Parle lui d’amour » avait accompli ce que des débats interminables n’avaient pu obtenir. Et pour moi, l’Opus Dei c’est ça. Une part de l’esprit de l’Œuvre est contenue dans ce simple conseil. …Gil m’avait demandé de respecter la liberté de Kimberley (ça c’est l’Opus Dei). Il m’avait dit que la grâce construit sur la nature (ça c’est l’Opus Dei). Il m’a persuadé d’avoir une vision laïque pour que je ne tombe pas dans une approche cléricale et ennuyeuse pour aborder les problèmes (ça c’est l’Opus Dei). Il a souligné l’importance de la vie de famille ordinaire … (ça c’est l’Opus Dei). »

Nous laisserons à Scott Hahn la conclusion de cet article tout en ne pouvant que recommander la lecture de son ouvrage : « l’Opus Dei m’a appris à rechercher l’amour comme celui que Jacob a vécu, de garder l’esprit d’aventure dans la vie de tous les jours, de rester conscient du grand intérêt des discussions ordinaires, de reconnaître les conséquences durables des sourires, en particulier s’ils sont dirigés vers le Ciel. … Car Dieu attend notre amour où que nous soyons et à chaque instant »