Résumé des messages du Pape pour la Résurrection du Christ

Nous vous proposons un résumé des différents messages du Pape prononcés lors de la Veillée Pascale et de la Messe du dimanche de la Résurrection.

Croix et résurrection sont inséparables

La samedi soir, le Pape a présidé la veillée pascale en la Basilique vaticane, au cours de laquelle il a administré les sacrements du baptême et de confirmation à quelques catéchumènes originaires de divers pays. 

Dans son homélie, le Saint-Père a expliqué que la veillée pascale donnait le sens de la résurrection par ses trois symboles : la lumière, l'eau et le chant de l'Alleluia.

«Le récit de la Création...commence par ces paroles : Que la lumière soit  ! Là où il y a la lumière, la vie apparaît, le chaos peut se transformer en cosmos.... La résurrection de Jésus est une irruption de lumière. La mort a été vaincue, le sépulcre est grand ouvert. Le Ressuscité est lui-même la Lumière, la Lumière du monde... A partir de la résurrection, la lumière de Dieu se répand dans le monde et dans l'histoire.

Dans la Veillée pascale, l'Eglise représente le mystère de lumière du Christ par le signe du cierge pascal, dont la flamme est à la fois lumière et chaleur... Le cierge pascal brûle et ainsi il se consume. La croix et la résurrection sont inséparables. De la croix, de l'auto-donation du Fils, naît la lumière, advient la vraie luminosité du monde... En lui nous pouvons reconnaître ce qui est vrai et ce qui est faux, ce qui est luminosité et ce qui est obscurité. Avec lui, jaillit en nous la lumière de la vérité et nous commençons à comprendre».

«Lorsqu'un jour Jésus vit venir à lui les foules qui se rassemblaient pour l'écouter et qui attendaient de lui une orientation, il en eut pitié, car ils étaient comme des brebis sans berger. Au milieu des courants contraires de l'époque, ils ne savaient pas vers qui aller. Combien sa compassion doit être grande aussi pour notre temps devant tous les grands discours derrière lesquels se cache en réalité un profond désarrois ! Où devons-nous aller ? Quelles sont les valeurs sur lesquelles nous pouvons nous régler ? Les valeurs selon lesquelles nous pouvons éduquer les jeunes, sans leur donner des règles qui peut-être ne résisteront pas, ni exiger d'eux des choses qui peut-être ne doivent pas leur être imposées ?

Il est la lumière. Le cierge du baptême est le symbole de l'illumination qui nous est communiquée par le sacrement... Prions le Seigneur pour qu'au milieu de la confusion de ce temps, la petite flamme du cierge qu'Il a allumée en nous, la lumière délicate de sa parole et de son amour, ne s'éteigne pas en nous, mais qu'elle grandisse et devienne toujours plus lumineuse. Afin que nous soyons, avec lui, des fils du jour, des foyers de lumière pour notre temps».

«Le deuxième symbole de la veillée pascale, de la nuit du baptême, est l'eau» qui apparaît sous deux formes, a poursuivi le Pape. L'une est la mer, «C'est l'élément de la mort»... Le Christ est descendu dans la mer, dans les eaux de la mort comme Israël dans la Mer Rouge...avec le Christ nous descendons quasiment dans l'océan de la mort, pour remonter comme des créatures nouvelles... L'eau nous est présentée aussi d'une autre manière  : comme la source fraîche qui donne la vie, ou aussi comme le grand fleuve d'où provient la vie... 

Saint Jean raconte qu'un soldat avec une lance perça le côté de Jésus et que, de son côté ouvert, de son cœur transpercé, sortit du sang et de l'eau. L'Eglise primitive y a vu un symbole du Baptême et de l'Eucharistie qui dérivent du cœur transpercé de Jésus. Dans la mort, Jésus est devenu lui-même la source... De lui jaillit le grand fleuve qui, dans le baptême, fait fructifier le monde et le renouvelle, le grand fleuve d'eau vive, son évangile qui rend la terre féconde... Dans le baptême, le Seigneur fait de nous non seulement des personnes de lumière, mais aussi des sources d'où jaillit l'eau vive... Demandons au Seigneur, qui nous a donné la grâce du Baptême, de pouvoir être toujours des sources d'eau pure, fraîche, jaillissant de la source de sa vérité et de son amour !».

Texte intégral de l'homélie du Pape pour la Veillée Pascale libérés du péché

Le dimanche matin, place Saint-Pierre, Benoît XVI a célébré la messe de la Résurrection devant des milliers de fidèles. Il s'est exclamé à l'homélie :

«Le Christ, notre agneau pascal, a été immolé !», une exclamation de saint Paul qui est le «symbole central de l'histoire du salut. L'Agneau pascal est ici identifié à Jésus, qui est justement appelé Notre Pâque... Dans sa passion et sa mort, Jésus, se révèle comme l'Agneau de Dieu immolé sur la croix pour enlever les péchés du monde».

«A partir de cette signification nouvelle de la fête pascale, on comprend aussi l'interprétation des azymes donnée par Paul. L'apôtre fait référence à un antique usage juif, selon lequel, à l'occasion de la Pâque, il fallait faire disparaître de la maison le moindre petit reste de pain levé. Cela représentait, d'une part, le souvenir de ce qui était arrivé à leurs ancêtres au moment de la fuite de l'Egypte : sortant en hâte du pays, ils n'avaient pris avec eux que des galettes non levées. Mais, d'autre part, les azymes étaient un symbole de purification, éliminer ce qui est vieux pour donner place à ce qui est nouveau. Alors, explique saint Paul, cette tradition antique prend elle aussi un sens nouveau, à partir précisément du nouvel exode qu'est le passage de Jésus de la mort à la vie éternelle. Et puisque le Christ, comme Agneau véritable, s'est offert lui-même en sacrifice pour nous, nous aussi, ses disciples, grâce à lui et par lui, nous pouvons et nous devons être une pâte nouvelle, des azymes libres de tout résidu du vieux ferment du péché : plus aucune méchanceté ni perversité dans notre cœur».

«Célébrons donc la Pâque...avec du pain non fermenté, celui de la droiture et de la vérité. L'exhortation qui conclut la brève lecture qui vient d'être proclamée, résonne avec encore plus de force dans le contexte de l'Année paulinienne. Accueillons donc l'invitation de l'Apôtre et ouvrons notre âme au Christ mort et ressuscité pour qu'il nous renouvelle, pour qu'il élimine de notre cœur le poison du péché et de la mort et qu'il y déverse la sève vitale de l'Esprit, la vie divine et éternelle... Et si Jésus est ressuscité et donc vivant, qui pourra jamais nous séparer de lui ? Qui pourra jamais nous priver de son amour qui a vaincu la haine et a mis la mort en échec ? Que l'annonce de Pâques se répande dans le monde... Le Ressuscité nous précède et nous accompagne sur les routes du monde. Il est notre espérance, c'est lui la paix véritable du monde !».

Texte intégral de l'homélie du Pape pour le Dimanche de la Resurrection. Annoncer la victoire du Christ

Après la messe, Benoît XVI a lu depuis la loggia de Saint-Pierre son message pascal et donné la bénédiction Urbi et Orbi. Voici de larges extraits de ce message :

«Une des questions qui cause le plus d'angoisse dans l'existence de l'homme est : qu'y-a-t-il après la mort ? A cette énigme, la solennité de Pâques permet de répondre que la mort n'a pas le dernier mot, parce que, à la fin, c'est la vie qui triomphe. Et cette certitude qui est nôtre ne s'appuie pas sur de simples raisonnements humains, mais bien sur un fait historique de foi. 

Jésus-Christ, crucifié et enseveli, est ressuscité avec son corps glorieux. Jésus est ressuscité pour que nous aussi, en croyant en Lui, nous puissions avoir la vie éternelle. Cette annonce est au cœur du message évangélique. .. La résurrection n'est donc pas une théorie, mais une réalité historique révélée par l'Homme Jésus Christ à travers sa Pâque, son passage qui a ouvert une voie nouvelle entre la terre et le ciel. 

Ce n'est ni un mythe, ni un rêve, ce n'est ni une vision, ni une utopie, ce n'est pas une fable, mais un événement unique et définitif... L'annonce de la résurrection du Seigneur éclaire les zones d'ombre du monde dans lequel nous vivons. Je pense particulièrement au matérialisme et au nihilisme, à une vision du monde qui ne sait pas dépasser ce qui est expérimentalement constatable, et qui se retrouve inconsolée dans la conscience du néant qui serait le point d'arrivée ultime de l'existence humaine.

C'est un fait que si le Christ n'était pas ressuscité, le néant serait destiné à l'emporter. Si nous retirons le Christ et sa résurrection, il n'y a pas d'issue pour l'homme et toute espérance demeure une illusion... Mais s'il est vrai que la mort n'a plus aucun pouvoir sur l'homme et sur le monde, il subsiste encore beaucoup trop de signe de son antique domination. Si par la Pâque, le Christ a extirpé la racine du mal, il a toutefois besoin d'hommes et de femmes qui dans tous les temps et lieux l'aident à affirmer sa victoire avec les mêmes armes que lui  : les armes de la justice et de la vérité, de la miséricorde, du pardon et de l'amour». 

Texte intégral du Message avant la Bénédiction Urbi et Orbi